vendredi 29 septembre 2017

Elections au conseil de surveillance d'Enedis du 5 au 12 octobre 2017

Au moment où le gouvernement veut privilégier les accords d’entreprise et où nos dirigeants rêvent de nous entraîner sur le chemin d’un recul social sans précédent, l’élection de vos représentants au conseil de surveillance d’Enedis sonne comme un test crucial.

Montrons-leur notre attachement à nos droits et nos acquis, juste contrepartie de nos devoirs dans le cadre de nos missions de service public.

Exigeons un droit d’intervention accru dans les choix de gestion de notre entreprise pour imposer une juste répartition des richesses et remettre l’humain au centre des préoccupations, pérenniser notre modèle industriel et social ainsi que le service public national de la distribution d’électricité.

La CGT est aujourd’hui le seul pôle de résistance crédible pour maintenir les équilibres actuels, et même espérer de nouvelles victoires. Cette digue, c’est vous qui allez la conforter et faire en sorte qu’elle ne puisse céder sous les coups de boutoir des politiques antisociales…

Votre vote va permettre de rééquilibrer les choses dans l’entreprise et au-delà !

Ils voulaient casser votre statut et ils ont reculé une première fois devant votre détermination. Mais ils sont en embuscade, retors et fourbes. La réaction ne passera pas ! C’est ce message que vous leur enverrez en votant CGT afin d’avoir une majorité d’élus au conseil de surveillance dont vous pourrez être certains de la pugnacité, de la transparence, du courage.

Nous avons tous besoin d’une CGT présente et forte à tous les échelons de l’entreprise, de l’échelon local jusqu’aux instances nationales de décision d’Enedis.

Le conseil de surveillance est l’instance qui supervise la gestion économique de l’entreprise : les choix politiques, les orientations industrielles, les choix financiers, le social.

Ce conseil est d’abord le garant des intérêts de l’actionnaire, c’est-à-dire du Groupe EDF en l’occurrence… Et donc de l’État !

La présence de représentants des salariés élus est prévue par la loi.

Pour de plus amples renseignements :

http://www.elus-cgt-cceerdf.fnme-cgt.fr/newsletter/mailjet/elections_cs_2017/index.html

Il s'agit d'un vote électronique.
Début du scrutin le 05/10/2017 à 8h
Fin du scrutin le 12/10/2017 à 14h

jeudi 28 septembre 2017

Rassemblement du 28 septembre


Une centaine de retraités et quelques actifs se sont retrouvés ce 28 septembre à 10h30 devant la préfecture pour manifester leur désapprobation devant les mesures gouvernementales du gouvernement Philippe/Macron :
  • Baisse du pouvoir d'achat
  • Baisse des pensions, 
  • Hausse de la CSG
  • Baisse des APL
Les actifs et inactifs de l'énergie étaient présents pour exprimer leur mécontentement pour un code du travail digne du 21e siècle, pour la compensation par les employeurs de l’augmentation de 1,7 % de la CSG et pour de réelles augmentations des salaires et des pensions.

NON à la hausse de la CSG et à la perte du pouvoir d'achat

Jeudi 28 septembre une étape supplémentaire de mobilisation 
pour un code du travail digne du 21e siècle, 
pour la compensation par les employeurs de l’augmentation de 1,7 % de la CSG 
et pour de réelles augmentations des salaires et des pensions.


Le pouvoir d’achat dans la Branche Professionnelle des IEG toujours en berne !

Après l’épisode du gel du SNB (salaire national de base) pour 2017, le pouvoir d’achat des agents actifs et des inactifs des Industries Electriques et Gazières risque encore une fois d’être impacté.
En effet, sur fond de campagne présidentielle, le candidat Macron avait annoncé des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat s’il était élu. Aujourd’hui élu, la mise en application de cette mesure se traduit par l’annonce de la suppression des cotisations salariales de l’assurance chômage (2,4%) et maladie (0,75 %). Dans le même temps, il annonce la hausse de la CSG de 1,7 % au 1er janvier 2018 pour tous.


Or, dans les IEG, comme dans d’autres entreprises à régimes spéciaux, les salariés qui vont se voir appliquer la hausse de la CSG, ne sont pas assujettis aux 2 cotisations faisant l’objet de suppression. Au final, cela se traduit par une nouvelle baisse de salaire et du pouvoir d’achat.


Cela se rajoute aux décisions unilatérales des employeurs : 

  • transfert de la fiscalisation des frais de déplacement sur les agents dans le cadre de leur activité professionnelle,  
  • non revalorisation de l’ensemble des primes liées au SNB, très faibles taux d’avancements dans les entreprises
  • remise en cause dans certaines entreprises de l’Aide Individuelle au Logement (AIL)
  • ou encore évolution à la hausse du taux de cotisation d’assurance vieillesse depuis janvier.
Dans leur grande majorité les électriciens et gaziers sont de plus en plus nombreux à constater au quotidien un affaiblissement significatif de leur pouvoir d’achat. Les Directions semblent d’ailleurs mesurer la réalité de l’insatisfaction salariale des agents de tous collèges. Elles se sont senti obligées de convier l’ensemble des organisations syndicales à une réunion mi-septembre pour leur expliquer : « elles n’avaient pas de solutions pour compenser cette mesure sur la CSG » ! Alors que des solutions ont été trouvées à plusieurs reprises pour les plus hauts salaires des entreprises.


Non à la hausse de la CSG et à la perte de pouvoir d’achat !

La FNME-CGT n’est pas seulement sur une compensation mais bien sur une réelle
augmentation du pouvoir d’achat. Et des solutions il y en a ! Cela passe d’abord par la
négociation salariale qui s’engage prochainement.
La FNME CGT n’acceptera pas, comme le propose une organisation syndicale, que les
employeurs s’exonèrent seulement de certaines cotisations patronales, qui automatiquement auront des conséquences sur le salaire indirect des agents. Aucune concession ne sera possible !
 

La FNME-CGT revendique : 
  • La compensation pour les agents actifs et les inactifs de 1,7 % liée à l’augmentation de la CSG,
  • Une augmentation mensuelle du SNB de 200 € pour tous les agents
  • Un taux unique d’avancements aux choix de 60 %,
  • Un taux spécifique de 80 % pour les jeunes embauchés,
  • Un minima pour les salaires comme pour les pensions de 1800 € mensuels.
Les agents attendent une véritable reconnaissance de leur travail au travers d'une
amélioration concrète de leur classification et de leur salaire.

 

La FNME CGT appelle les agents actifs et inactifs à faire de la journée du 28 septembre
une étape supplémentaire de mobilisation pour un code du travail digne du 21e siècle,
pour la compensation par les employeurs de l’augmentation de 1,7 % de la CSG et pour
de réelles augmentations des salaires et des pensions.
Le syndicat CGT énergie 53 appelle au rassemblement actif et retraité
place de la préfecture à Laval à 10H30
Minimum 1heure de grève
(Un préavis de grève national a été déposé.)
Se syndiquer est un droit ! Il vous permet de participer, de décider,
de vous former et d’être informé.
Le blog : http://cgtenergie53.blogspot.fr/ - Sur Facebook : Groupe CGT Energie 53
Secrétaire général : Franck Elie – 06.67.15.71.36

mardi 19 septembre 2017

Retour en images sur la mobilisation du 12 septembre

Avec plus de 800 manifestants réunis mardi 12 septembre sur la place du 11 novembre à Laval, ce premier rassemblement contre la nouvelle loi travail a été une réussite. En voici quelques images.



mardi 12 septembre 2017

Analyse des ordonnances Macron- 4/4 - Ordonnance relative au compte professionnel de prévention



Ordonnance relative au compte professionnel de prévention
  

  • Le compte personnel de prévention

Confirmation de la suppression des critères des contraintes physiques marquées c’est-à-dire manutention et port de charges lourdes, contraintes posturales et articulaires, vibrations mécaniques.
La suppression de l’exposition à des agents chimiques dangereux ne pourra être confirmée que par décret le cas échéant. 

  • Les changements essentiels :

Pour les accords de prévention de la pénibilité, ils seront obligatoires à partir d’un seuil de sinistralité par entreprise, il y a également une liste de thèmes obligatoires.
A noter : ça devient un compte professionnel de prévention

  • Financement :  

En cas de déclaration inexacte, on régularise le nombre de points, mais on supprime la régularisation du montant des cotisations !
Tout le chapitre concernant le « fond chargé du financement du C3P » est supprimé.

L’intégralité des dépenses et des recettes est transférée à la branche ATMP. 
Les cotisations spécifiques sont supprimées.Pour le financement des dépenses de départs anticipés, ce sera dorénavant traité dans le PLFSS, branche ATMP, avec une spécification de la dépense supplémentaire dû au compte professionnel de prévention.
Pour les critères supprimés du compte pénibilité, on maintient la possibilité d’un abondement du compte professionnel de formation.
Date d’entrée en vigueur : 1er octobre 2017
Gestion et financement : 1er janvier 2018
Pour les accords : 1er janvier 2019 

Appréciation :
4 des 20 critères (3 avec certitude) sont renvoyés à une médicalisation dans l’ancien dispositif Sarkozy de 2002, que la CGT condamne car il ne reconnaît que les atteintes advenues à la santé et non les expositions collectives.
C’est à la fois une rectification de la complexité du C3P, et un recul par la médicalisation de 4 critères supplémentaires, qui n’est pas la reconnaissance de l’exposition.

vendredi 8 septembre 2017

Analyse des ordonnances Macron - 3/4 - Ordonnance relative à la nouvelle organisation du dialogue social et économique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilités syndicales



Dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés, le comité d’entreprise, le CHSCT et les délégués du personnel vont fusionner en une instance unique appelée « Comité social et économique ». Le périmètre de mise en place du CSE est celui des CE. L’établissement qui a un caractère distinct au sens des délégués du personnel pourra seulement avoir des représentants de proximité si un accord le prévoit.

Cette structure pourra toujours déclencher des actions en justice et solliciter des expertises. Mais elle devra s’acquitter d’une participation financière « forfaitaire » de 20 % du coût des expertises, hormis pour celles relatives au PSE et aux risques graves et à la consultation annuelle sur la situation économique et financière qui resteront prises en charge à 100 % par l’employeur.

  1. Possibilité de contester l’expertise et le choix de l’expert par l’employeur. 
  2. Le fonctionnement et le budget seront revus à la baisse. 
  3. Le nombre d’élus et les heures de délégation seront décidés par décret (Attention danger)

La formation CHSCT sera prise en partie sur le budget de fonctionnement.


  • Formation économique des membres du CSE

Cette formation peut être aujourd’hui renouvelée tous les 4 ans. C’est fini : ce sera une fois et basta !

POUR CONCLURE :

La fusion des IRP remet en cause la représentativité et la possibilité donnée aux salariées de se défendre lors de leur parcours professionnel.

Le plus à craindre, est la disparition des CHSCT, une des principales instances dans laquelle les salariés avaient un réel pouvoir de décision et de contrainte pour améliorer leur santé et leur sécurité.

Analyse des ordonnances Macron - 2/4 - Ordonnance relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail

  • Barémisation

Concernant les indemnités versées en cas de licenciement sans cause réelle ni sérieuse :

Dans les entreprises de plus de 11 salariés 

Salariés ayant une ancienneté de moins de 2 ans 
Avant les ordonnances pas de minima et pas de plafond maximum 
Après les ordonnances : Le minima varie de 0 pour moins d’un an d’ancienneté à un mois maximum. Le minima varie de un mois minimum pour plus d’un an d’ancienneté à deux mois maximum.

Salariés ayant une ancienneté de plus de 2 ans 
Avant les ordonnances : plancher minimal de 6 mois de salaire brut, pas de plafond maximum 
Après les ordonnances : 3 mois minimum et maximum pour 2 ans d’ancienneté. Minima de 3 mois et jusqu’à 20 mois maximum pour plus de 30 ans d’ancienneté.

Dans les entreprises de moins de 11 salariés   

Avant les ordonnances : pour tous les salariés, pas de minima pas de maxima 
Après les ordonnances Salariés ayant moins d’un d’ancienneté : 0 mois. Salariés ayant 10 ans d’ancienneté : minimum et maximum de 2,5 mois. Salariés ayant une ancienneté à partir de 11 ans : barème identique aux entreprises de plus de 11 salariés 

En cas de nullité du licenciement   

Avant les ordonnances : 12 mois d’indemnités minimum
Après les ordonnances : 6 mois d’indemnités minimum  



Exemple : en cas de licenciement d’une femme enceinte qui refuse sa réintégration, celle-ci ne touchera que 6 mois d’indemnités au lieu des 12 mois avant les ordonnances !

Autres exemples sur le plafonnement des indemnités pour licenciement illégal
L’ordonnance fixe un minimum et un maximum du montant de l’indemnisation.
Une femme ingénieure de 55 ans percevant un salaire mensuel brut de 5 000 € et ayant 10 ans d’ancienneté est licenciée abusivement par son employeur. Le montant d’indemnisation auquel elle peut prétendre se situe entre 3 mois minimum ou 10 mois maximum de salaire. Le montant de son indemnisation peut donc être de 15 000 € (5 000 € x 3).
Pour la remplacer, l’employeur embauchera un jeune ingénieur à 2 000 € par mois, en 7 mois et demi (15 000 € : 2 000 €) la différence de salaire rend rentable le licenciement. L’employeur sera « indemnisé » de sa condamnation pour licenciement abusif. C’est le licenciement low cost. Ce n’est pas un encouragement à embaucher mais une incitation à licencier et à tirer vers le bas les salaires.

  • Procédure de licenciement
Un décret va publier un modèle type de notification de licenciement, autrement dit l’employeur disposera d’un document le sécurisant, avec des mentions obligatoires figurant dans le modèle qu’il n’aura qu’à compléter.

Actuellement le défaut de motivation est considéré comme un vice de fond de la procédure qui prive le licenciement de cause réelle et sérieuse entraînant une indemnité pour le salarié d’un minimum de 6 mois de salaire. En outre, aujourd’hui les motifs figurant dans la lettre de licenciement ne peuvent plus être modifiés par l’employeur.

Pour rappel l’obligation, pour l’employeur, de motiver le licenciement et de respecter une procédure date de 1973, encore un recul de plusieurs dizaines d’années.

Avec l’ordonnance, les motifs du licenciement peuvent, après la lettre de licenciement ou du modèle type, être précisés ou complétés, soit par l’employeur, soit à la demande du salarié. Le salarié devrait donc signaler (aux dires du gouvernement dans les 15 jours de la notification) à son employeur l’irrégularité liée à la motivation ! 
Mais surtout, si l’employeur a mal motivé la lettre de licenciement cela n’entraînera qu’une indemnité d’un montant maximum d’un mois.

L’ordonnance permet à l’employeur de se passer de motivation dans la lettre de licenciement ou de modifier les motifs, y compris jusque devant le juge en cas de contestation, puis que la peine encourue sera minime et non dissuasive. Et le salarié aura bien du mal à présenter sa défense si les motifs de son licenciement ne lui ont pas été communiqués avant qu’il ne saisisse le juge.

De plus, l’obligation de transmettre un CDD écrit au salarié est mis à mal. Le défaut de transmission du CDD écrit dans les délais légaux n’entraînera plus la requalification des CDD en CDI. Le non-respect de cette obligation ne pourra entraîner, au plus, qu’à une indemnité d’un mois de salaire.

  • Délais de contestation des ruptures
Tous les délais de recours portant sur la rupture du contrat de travail sont ramenés à 12 mois.
  • Plans de départs volontaires
L’ordonnance vise ici à écarter toutes les règles du licenciement économique collectif en cas de plan de départs volontaires, et notamment de permettre à l’employeur de se soustraire à la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi.

Ainsi, les critères d’ordre de licenciement, le plan de reclassement, l’obligation de recherche de reclassement, la priorité de réembauche, les indemnités de départ du plan de sauvegarde de l’emploi, la procédure de consultation des institutions représentatives du personnel ne sont pas applicables, l’employeur n’est pas tenu de s’y soumettre. L’accord collectif doit prévoir quelques règles mais a minima, il ne sera pas nécessaire que les mesures soient proportionnées aux moyens de l’entreprise ou du groupe.
  • Périmètre licenciement économique
Quand l’entreprise appartient à un groupe, les difficultés économiques seront appréciées au niveau du secteur d’activité et des entreprises du groupe appartenant au même secteur, établies sur le territoire national. Autrement dit, les juges, pour déterminer si les licenciements étaient justifiés, n’auront plus à regarder la situation économique des toutes les entreprises appartenant au même secteur d’activité, ils ne regarderont plus que les entreprises situées en France.

  • Reclassement licenciement économique 
L’employeur n’aura plus l’obligation de proposer les postes de reclassement à chaque salarié de manière personnalisée. Les ordonnances l’autorisent à transmettre les offres d’emploi par tout moyen. Autrement dit, un employeur pourra se contenter de mettre à disposition une liste de postes disponibles sur l’intranet de l’entreprise, ou sur un panneau d’affichage.

  • Transfert des contrats de travail
Dans le prolongement de la loi travail El Khomri, le gouvernement cherche à faire obstacle aux transferts des contrats de travail. Désormais, dans toutes les entreprises, y compris celles de moins de 1000 salariés, une entreprise pourra licencier les salariés avant de revendre l’entreprise, ce qui n’était pas possible avant : le repreneur devait reprendre tous les salariés sans les licencier, sauf s’il avait lui-même des difficultés économiques.

  • CDI de chantier
Actuellement, certaines branches, telles que le BTP ou SYNTHEC, peuvent conclure des CDI de chantier, parce que cela est « d’usage » dans leur profession. Un CDI de chantier est un contrat qui prend fin dès lors que la tâche pour laquelle le salarié est embauché est terminée.

Désormais, toutes les branches quelle que soit leur activité pourront prévoir par accord collectif étendu la possibilité, pour les entreprises couvertes par l’accord, de conclure des contrats de chantier.

Pour les secteurs où l’usage du contrat de chantier est habituel et conforme à l’exercice régulier de la profession, il ne sera pas nécessaire qu’il existe un accord collectif étendu, pour que les entreprises puissent conclure un tel contrat.

La loi n’encadre pas du tout ces contrats de chantier et renvoie à l’accord collectif la détermination des motifs de recours, de la taille des entreprises concernées, des activités concernées, des contreparties en cas de licenciement, de la rémunération…

Il sera désormais possible de prévoir un CDI de chantier non pas pour la durée du chantier, mais seulement pour effectuer des tâches précises. A la fin des tâches définies dans le contrat, le salarié sera licencié et le licenciement aura une cause réelle et sérieuse.

jeudi 7 septembre 2017

Analyse des ordonnances Macron - 1/4 - Ordonnance relative au renforcement de la négociation collective



  • Primauté de l’accord d’entreprise et bloc de compétence réservé à la branche
L’accord d’entreprise prévaut sur la branche
Le projet d’ordonnance poursuit et généralise « l’inversion de la hiérarchie des normes » commencé par la loi El Khomri en faisant prévaloir l’accord d’entreprise sur l’accord de branche. Ainsi dans la plupart des domaines du code du travail l’accord d’entreprise peut déroger à l’accord de branche de façon défavorable.
Ce principe comporte des exceptions sur certains sujets réservés à la branche. 

Pas d’exception liée à la date des accords d’entreprise ou de branche
Dans tous les domaines qui ne relèvent pas du domaine exclusif de la branche ou de sujets verrouillés par la branche, les dispositions défavorables des accords d’entreprise prévalent sur les accords de branche, quelle que soit la date de l’accord d’entreprise. Ainsi les accords d’entreprise peuvent déroger également aux accords de branche conclus avant le 6 mai 2004.

Rapports entre la branche et la loi
Concernant les rapports entre la loi et la branche, cette dernière peut déroger de façon défavorable aux règles légales sauf lorsque celles-ci sont d’ordre public. Pour savoir quelles règles sont d’ordre public, il faudra se reporter aux règles du code du travail en question (dans la version du code du travail issue des ordonnances).
Exemple : pour les CDD, les dispositions légales prévoient que la branche peut fixer elle même la durée du CDD, le nombre de renouvellement et le délai de carence entre deux CDD. Ce n’est qu’à défaut d’accord de branche que les limites prévues par la loi sont applicables. Ainsi, dans ces domaines une convention de branche peut prévoir des dispositions moins favorables que la loi (ex. : un CDD de 2 ans renouvelable 4 fois sans délai de carence).
Le même principe s’applique aux rapports entre les accords d’entreprise et la loi. Ceux-ci peuvent déroger de façon défavorable à la loi sauf dispositions légales d’ordre public
  • Primauté de l’accord d’entreprise sur le contrat de travail
L’ordonnance prévoit que certains accords collectifs pourront modifier le contrat de travail du salarié sans son accord. C’est la fin du principe de faveur, selon lequel entre deux clauses (une issue de l’accord collectif et l’autre du contrat de travail), c’est la plus favorable qui prévaut.
C’est valable pour tous les accords collectifs qui sont conclus en vue de préserver, ou de développer l’emploi, ou qui répondent aux nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise. Autant dire que tous les accords d’entreprise sont susceptibles de rentrer dans ces critères ! Et que ces accords pourront remplacer des plans de sauvegarde de l’emploi !

Cet accord d’entreprise pourra porter sur : 
  1. L'aménagement de la durée du travail, ses modalités d’organisation et de répartition, 
  2. La rémunération de base et tout autre avantages ou accessoires du salaire,
  3. La mobilité professionnelle ou géographique interne à l’entreprise. 
Contrairement aux accords de maintien de l’emploi de 2013, il n’est même plus prévu une contrepartie obligatoire sur la rémunération des dirigeants et les dividendes des actionnaires.

Si le salarié refuse la modification de son contrat de travail, son licenciement repose automatiquement sur une cause réelle et sérieuse. 
OUF, le gouvernement a tout de même prévu que le salarié aurait droit aux allocations chômage… Unique et ridicule contrepartie à ce licenciement : l’employeur devra abonder le compte personnel de formation selon des modalités à déterminer par décret (100 heures selon les annonces du gouvernement)
  • Le délai de l’action en nullité contre un accord collectif sera très court :
Toute action en nullité de tout ou partie d’une convention ou d’un accord doit être engagée sous peine d’irrecevabilité dans un délai de deux mois à compter de la notification ou de la publication.
Le juge peut décider que l’annulation ne vaut que pour l’avenir et n’est pas rétroactif.
Les accords collectifs en lien avec des licenciements collectifs pour motif économique ou un plan de sauvegarde de l’emploi gardent leurs spécificités.
  • Négociation en l’absence de délégués syndicaux dans l’entreprise
L’ordonnance modifie les règles de négociation en entreprise en l’absence de délégués syndicaux.
  1. Les entreprises de moins de 50 salariés pourront désormais négocier sans délégués syndicaux sur tous les sujets ouverts à la négociation (avant c’était sur certains points uniquement).
  2. Dans les entreprises de moins de 11 salariés, l’employeur pourra directement procéder à un référendum auprès des salariés pour faire valider un projet d’accord collectif. Dans une entreprise d’une si petite taille, on imagine à quel point le secret du vote peut être respecté ! 
  3. Dans les autres entreprises, les règles divergent un peu en fonction de leur taille, mais l’idée globale est la même : ce sera soit des membres élus du conseil social et économique (CSE) qui pourront négocier (mandatés ou non par une organisation syndicale), l’accord sera alors valide si les membres du CSE signataires représentent la majorité des suffrages exprimés aux dernières élections professionnelles.
En l’absence de membres élus du CSE, ou si ces derniers n’ont pas souhaité négocier, ce sera alors des salariés mandatés suivi d’un référendum dans l’entreprise.

On est donc bien loin des accords signés par des syndicats majoritaires ! Tout est bon pour obtenir des accords d’entreprise qui pourront déroger aux accords de branche !
  • Référendum à l’initiative de l’employeur
Contenu de la loi travail El Khomri :
Lorsque qu’un accord d’entreprise ou d’établissement a été signé par des organisations syndicales représentatives minoritaires ayant recueillies plus de 30% des suffrages. Celles-ci disposent d’un délai d’un mois à compter de cette signature pour manifester leur intention de procéder à un referendum des salariés pour valider l’accord.
Rajout de l’ordonnance :
Au terme de ce délai d’un mois, l’employeur peut organiser ce referendum à moins que l’ensemble des organisations signataires qui ont signés ne s’y oppose. 

POUR CONCLURE
 
Cette ordonnance poursuit donc le travail entamé dans la loi El Khomri dans l'inversion de la hiérarchie des normes et enfonce le clou en mettant fin au principe de faveur
Les motifs de licenciement se verront simplifiés et les recours raccourcis. 
Enfin, comme nous le verrons dans l'analyse de l'ordonnance relative au dialogue social, la négociation exclura la possibilité de recourir aux délégués syndicaux.